Diaologhi poetici coi Maestri - 72 - Claude Roy #2
J'AI PEUR LA NUIT
(Claude Roy tratto da "Le poète mineur" - Gallimard 1949)
Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi, aveugle dans son jeu compliqué et savant, que puis-je à son destin, à sa longue patience? Il est si loin de moi dans ses
ténèbres chaudes avec son souffle lent, les longs détours du sang, le cœur, le très sérieux qui jamais ne s'arrête, et qui pourtant un jour saura bien me
trahir... Comment donc expliquer à ce cœur si pressé qu'il est bien inutile de tant se hâter, d'être si attentif aux visages changeants, de se presser ou de ralentir
pour un rien, puisqu'un jour tout cela n'aura plus d'importance, puisque mon cœur et moi nous oublierons ensemble de bouger, de parler, de respirer, de vivre?
Je pense à tout cela dans le creux de la nuit et pour être moins seul j'imagine un poème, poème que voici :
Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi, aveugle dans son jeu compliqué et savant, que puis-je à son destin, à sa longue patience? Il est si loin de moi dans ses
ténèbres chaudes avec mon souffle lent... 
(Claude Roy tratto da "Le poète mineur" - Gallimard 1949)
Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi, aveugle dans son jeu compliqué et savant, que puis-je à son destin, à sa longue patience? Il est si loin de moi dans ses
ténèbres chaudes avec son souffle lent, les longs détours du sang, le cœur, le très sérieux qui jamais ne s'arrête, et qui pourtant un jour saura bien me
trahir... Comment donc expliquer à ce cœur si pressé qu'il est bien inutile de tant se hâter, d'être si attentif aux visages changeants, de se presser ou de ralentir
pour un rien, puisqu'un jour tout cela n'aura plus d'importance, puisque mon cœur et moi nous oublierons ensemble de bouger, de parler, de respirer, de vivre?
Je pense à tout cela dans le creux de la nuit et pour être moins seul j'imagine un poème, poème que voici :
Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi, aveugle dans son jeu compliqué et savant, que puis-je à son destin, à sa longue patience? Il est si loin de moi dans ses
ténèbres chaudes avec mon souffle lent...
[Il mio corpo che segue il suo corso, il suo cammino da formica, cieco nel suo gioco complicato e sapiente, cosa posso fare al suo destino, alla sua lunga pazienza? È così lontano da me nelle sue
oscurità calde con il suo respiro lento, le lunghe deviazioni del sangue, il cuore, l'assai serio che non si ferma mai, e che tuttavia un giorno saprà
tradirmi... Come spiegare a questo cuore così pressato che è del tutto inutile affrettarsi tanto, essere così attento a cambiare volto, affrettarsi o rallentare
per un niente, poiché un giorno tutto questo non avrà più importanza, perchè il mio cuore e io
per un niente, poiché un giorno tutto questo non avrà più importanza, perchè il mio cuore e io
dimenticheremo insieme di muoverci, di parlare, di respirare, di vivere?
Penso a tutto questo nel cuore della notte e per essere meno solo immagino una poesia, questa poesia
Penso a tutto questo nel cuore della notte e per essere meno solo immagino una poesia, questa poesia
:
Il mio corpo che segue il suo corso, il suo cammino da formica, cieco nel suo gioco complicato e sapiente, cosa posso fare al suo destino, alla sua lunga pazienza? È così lontano da me nelle sue
oscurità calde con il mio respiro lento...
oscurità calde con il mio respiro lento...
(traduzione dal francese di Sergio Daniele Donati)]
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J'ai toujours peur
(Sergio Daniele Donati - inedito 2024)
J'ai toujours peur qu'un jour
mon corps puisse répondre à cet appel
et qu'il me quitte, comme une pensée la nuit,
alors que le voile passe sur mes yeux
trop juifs pour se fermer.
[Ho sempre paura che un giorno/il mio corpo possa rispondere a quella chiamata/e che mi abbandoni, come un pensiero di notte/mentre il velo passa sui miei occhi/troppo ebrei per chiudersi
Traduzione dal francese di Sergio Daniele Donati]
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