Une branche d'olivier cassée - Il ramo d'ulivo spezzato
Une branche s'est cassée,
sous le poids inhumain de l'abandon,
à l'olivier que je considérais sacré.
Dans la chambre azur les murs
pleurent des larmes de saphir
et les objets, auparavant animés
par la fureur sacrée de l'existence,
se taisent en prière muette.
Ils me demandent de changer
les pions sur l'échiquier
comme si je pouvais d'un seul geste
renverser les géométries de l'amour,
de l'absence de soi-même et du retour,
comme si j'avais la maîtrise
des règles cachées qui gouvernent
les sauts quantiques.
"Je ne peux pas" - je leur dis -
"ce n'est pas mon rôle
et je ne connais pas de stratégies".
Je suis gouverné certes par une éthique
qui parfois élève, parfois écrase,
mais ce n'est pas moi qui ai inventé
le jeu malsain des mots
qui cachent leurs signes
et des silences qui disent en se taisant.
En bon maçon, je connais les outils
et les techniques de réparation,
mais la chambre azur en moi
n'est pas mon œuvre,
elle préexistait à mon premier cri.
C'est un fait du corps, pré-cellulaire,
ou peut-être une étincelle divine,
l'existence d'un lieu intérieur
refuge à chaque déchirure et tempête et
l'œuvre de la guérison
est fille d'un esprit supérieur
à tout vol pindarique
que je pourrais faire dans le délire d'omnipotence
d'une pensée distrayante.
Une branche s'est cassée
sous le poids inhumain de l'abandon
à l'olivier que je considérais sacré;
le Alef regarde inquiet
un horizon sans Tzade et Nun,
et surmonte l'obstacle de son aphonie
dans un râle d'appel.
Alors, je ferme la porte
de la chambre azur
et je compte les lettres présentes;
elles sont toutes là, seulement confuses
et peinent à retrouver leur ordre,
leur séquence naturelle.
Il n'y a pas de perte,
seulement la mémoire du Chaos
- avant la Création -
et un vent glacé souffle
dans la chambre azur,
autour de la branche d'olivier.
"C'est une partie d'un tout
qui prospère encore",
je me dis à moi-même.
Et le silence qui suit cette phrase
est le signe d'une parole
qui ne tardera pas à surgir
La porte maintenant fermée
est une invitation à frapper
lorsque les travaux seront terminés.
(Poesia inedita
di Sergio Daniele Donati - 2024)
_________
Si è spezzato un ramo,
sotto il peso inumano dell'abbandono,
all'ulivo che consideravo sacro.
Nella stanza azzurra i muri
piangono lacrime di zaffiro
e gli oggetti, prima animati
dal sacro furore dell'esistenza,
tacciono in muta preghiera.
Chiedono a me di cambiare
le pedine sulla scacchiera
come se potessi con un solo gesto
sovvertire le geometrie dell'amore,
dell'assenza a sé stessi e del ritorno,
come se avessi dominio
sulle regole celate che ne governano
i salti quantici.
"Io non posso" - dico loro -
"non è questo il mio ruolo
e non conosco strategie".
Mi governa certo un'etica
che a volte eleva, altre schiaccia,
ma non sono io ad aver inventato
il gioco malsano della parola
che nasconde i suoi segni
e dei silenzi che dicono, tacendo.
Da buon muratore, conosco attrezzi
e tecniche di riparazione,
ma la stanza azzurra in me
non è opera mia,
preesisteva al mio primo vagito.
È un dato del corpo, pre-cellulare,
o forse scintilla divina,
l'esistenza di un luogo interiore
riparo a ogni strappo e bufera e
l'opera della guarigione
è figlia di una mente superiore
a qualsiasi volo pindarico
io possa fare nel delirio d'onnipotenza
di un pensiero distraente.
Si è spezzato un ramo
sotto il peso disumano dell'abbandono
all'ulivo che consideravo sacro;
la Alef guarda preoccupata
a un orizzonte senza Tzade e Nun,
e supera l'ostacolo della sua afonia
in un rantolo di richiamo.
Allora chiudo la porta
della stanza azzurra
e conto le lettere presenti;
ci sono tutte, solo si sono confuse
e faticano e riprendere il loro ordine,
la loro sequenza naturale.
Non c'è perdita,
solo la memoria del Caos
- prima della Creazione -
e soffia un vento gelido
nella stanza azzurra,
attorno al ramo d'ulivo.
"È una parte di un tutto
che ancora prospera",
dico tra me e me.
E il silenzio che segue questa mia frase
è il segno di una parola
che non tarderà molto a sorgere
La porta ora chiusa
è invito a bussare
quando i lavori saranno completati.
(Traduzione dal francese
di Sergio Daniele Donati - 2024)
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